Le Collectif Féministe du Minervois manifeste devant Orano / Malvési

(Photo HR)

Mercredi 8 mars, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, un groupe de manifestantes s’est rassemblé à l’entrée de l’usine Orano Malvési, chargée du raffinage et de la conversion du minerai d’Uranium. Ces manifestantes qui font partie du Collectif féministe du Minervois, entendaient protester contre l’utilisation par Orano de cette Journée de défense des droits des femmes pour une opération de communication visant à  donner à Orano une image plus positive. En effet, pour une grande partie du public local et national,  cette entreprise a mauvaise réputation en raison de ses activités dans le domaine du nucléaire et plus particulièrement du stockage (en bassins à ciel ouvert) et du traitement des déchets (projet d’incinérateur THOR) qu’elle produit.

Selon l’une des manifestantes, faire coïncider cette journée internationale avec une opération de recrutement réservée aux femmes, s’apparentait à une opération de “pinkwashing“. Il s’agirait ici pour Orano, en accordant une importance particulière au recrutement féminin, de faire évoluer son image et sa réputation dans un sens progressiste, moderne, en harmonie avec les évolutions de la société ; le soutien à la cause des femmes n’étant qu’une opportunité passagère.
Tout comme le greenwashing, où des entreprises polluantes de la pétrochimie tentent se dédouaner aux yeux du public en se vantant de recréer des forêts, le pinkwashing tenterait d’exploiter le filon féministe. (Ndlr. Ces techniques qui visent à influencer positivement l’opinion, sont de plus en plus employées par les stratèges de la mercatique sans que cela ne leur pose de problèmes de conscience ou d’éthique.)

Une quinzaine de femmes présentées par le CIDFF (1) et le Grand Narbonne, étaient invitées à découvrir le site, les emplois et les carrières proposées par Orano.  Une convention de partenariat avait été signée en 2021 entre Orano et Pôle Emploi Narbonne pour « proposer des actions de recrutement innovantes sur le territoire ».
Parmi les femmes présentées que nous avons pu interroger, certaines ne manifestaient qu’un intérêt mesuré pour un emploi dans une entreprise de la filière nucléaire, l’une d’entre elles nous confiait se plier à cette démarche de peur de perdre ses allocations chômage.

Hubert Reys pour le Clairon de l’Atax le 09/03/2023

 

 

 

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Notes
  1. Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles[]
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4 commentaires

Rôôôô !… Hubert… À la 3ème ligne : le 8 mars n’est pas la “journée des Femmes” mais la journée de défense des DROITS des femmes ! Et… pas besoin de majuscule !

Oups ! Merci Martine pour ce correctif, n’hésite pas chaque fois que tu vois une coquille ou une erreur !

Quelle scandaleuse hypocrisie

Hélas une hypocrisie qui se généralise !

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