Radioactivité hors normes à Orano-Malvési

Contrairement à ce que clame Orano-Malvési , la présence de cette usine induit une pollution. Elle a un impact environnemental dont les conséquences sur la santé des Narbonnais ne sont ni étudiées, ni quantifiées.

L’usine Orano-Malvesi ne scintille que la nuit, mais elle rayonne tout le temps ! (Photo H.R.)

Le 16 octobre, des analyses réalisées par une équipe télévisée (« Vert de rage » de Martin Boudot – France 5) ont été rendues publiques lors d’une réunion organisée par SDN11 et TCNA. Elles montrent notamment que :

–        Chez les voisins les plus proches du site, on retrouve 18 fois plus d’uranium dans l’écorce de frêne que dans l’écorce de frêne de même âge du centre de Narbonne.
–        Dans le sol à l’Est du site, les niveaux de radioactivité dépassent ceux réalisés en amont, au nord du site, là où il n’y a pas l’influence des rejets. Ces sols servaient jusqu’il y a deux ans à la culture de blé. Orano a depuis racheté ces terres, de même que les propriétés d’au moins trois voisins immédiat du site (ils ont depuis détruit les maisons).
–        A la clôture du site, le journaliste a réalisé, avec un appareil de détection gamma, des mesures de radioactivité. A Narbonne, la radioactivité naturelle oscille entre 50 et 60 coups par seconde. A proximité du site d’Orano, sur la route, c’est 2750 coups par seconde. Les propres évaluations dosimétriques d’Orano pour l’irradiation externe à la clôture du site, donnent des résultats très élevés de 0,8 mSv/an en 2018 (pour 2 000 heures de présence soit 0,4 µSv/h), c’est-à-dire 80 fois supérieurs à la valeur au-delà de laquelle on ne peut plus parler de risque négligeable, et très proche de la dose maximale annuelle admissible de 1 mSv/an. Les mesures semblent montrer des taux supérieurs.
–        Sur le site d’Orano, les données montrent que la nappe phréatique présente une contamination à l’uranium relativement importante par rapport au « bruit de fond » naturel : on retrouve 1380 microgrammes par litre d’uranium dans l’une des nappes phréatiques alors que le « bruit de fond » de l’uranium dans les nappes phréatiques de Narbonne est autour de 1 microgramme par litre.

Ces résultats confirment le marquage à l’uranium déjà observé en 2007 par l’IRSN. Ainsi, contrairement à ce que clame Orano-Malvési dans ses spots et affiches publicitaires, la présence de cette usine induit une pollution. Elle a un impact environnemental dont les conséquences sur la santé des Narbonnais ne sont ni étudiées, ni quantifiées.

Au-delà des multiples interrogations que soulèvent ces mesures, le fait qu’elles aient été financées par une chaine de télévision (pour 10 000 euros) et non par nos collectivités pose question. Faut-il attendre le passage d’une équipe de journalistes pour effectuer des mesures de pollution indépendantes et vérifier les allégations d’un industriel ? Une ville comme Narbonne, porte d’entrée de l’uranium en France, doit être en mesure de répondre en toute transparence et indépendance aux craintes légitimes des administrés.

Les Robines ont demandé, par communiqué de presse et par mail, à M. Mouly, d’agir et de réunir d’urgence le conseil de surveillance écologique afin d’identifier les mesures à prendre. M. Mouly a accepté d’en discuter début novembre. Orano a quant à lui répondu par voie de presse en listant ses efforts pour diminuer certaines émissions, en comparant sa pollution à celle du Rhône et en omettant de préciser qu’une partie non négligeable de la réduction de ses rejets est liée à des travaux effectués sur différents sites de l’amont du nucléaire.

Concernant le cas du TDN, les Robines ont milité au sein du conseil de surveillance écologique pour que ce dossier soit remis sur la table en priorité. 

Viviane Thivent , Les Robines pour le Clairon de l’Atax le 21/10/2020

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