La loi de Téhéran

Iran – 2h14 – 2021-

Un film de Saeed Roustayi avec Payman Maadi, Navid Mohammadzadeh, Houman Kiai.

” Dura lex sed lex “

addict-Image par Лечение Наркомании de Pixabay

Quel que soit le poids de la drogue avec laquelle on est arrêté, la loi est la même : la peine de mort.
Cela se passe en Iran de nos jours et 6,5 millions de personnes vivent dans l’enfer de la drogue.
Samad Majidi (Payman Maadi), un flic à la tête d’une brigade anti-stupéfiants à Téhéran n’a qu’une seule obsession, celle d’arrêter un gros trafiquant, Nasser Khakzad (Navid Mohammadzadeh), ainsi que de démanteler le laboratoire qui le fournit. Pour ce faire, tout lui est bon, les menaces, les violences, Samad semble être un bulldozer que rien n’arrête.

Tout le film est bâti sur cette énergie implacable qu’il déploie, cette force surhumaine et cette haine qui le pousse à mener des actions tambour battant. De la première scène à la dernière on est pris dans ce tourbillon étourdissant, dans ce désordre indescriptible, dans ce bruit fait de hurlements et d’éructations en tout genre. L’humain n’est plus humain et c’est une gigantesque présentation de la société iranienne dans ce qu’elle a de plus abject et de plus répugnant. On ne sait plus où sont les bons et les méchants, ils sont pris dans la nasse d’une descente aux enfers sans retour.

La confrontation de Samad et Nasser vire à la condamnation d’une société corrompue, ravagée par l’usage des drogues dures, illustrée par des scènes insoutenables comme celle des tuyaux de chantier qui servent d’abris misérables à une horde de gueux haves poussés comme du bétail par des policiers pressés de les enfermer.

Ce film se veut autant fiction que documentaire sur les bas-fonds de Téhéran jusqu’à la dernière scène glaçante qui fait qu’on s’aperçoit que pendant 2h14, on n’a pas respiré.

Patricia Renaud pour le Claron de l’Atax le 17/09/2021

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