Projet d’extension de Port La Nouvelle : faut-il faire taire les opposants ?

Il y aurait beaucoup à dire sur les procédures de participation du public au grands projets d’aménagement. Une fois qu’un projet est arrêté dans ses grandes lignes, il n’est plus prévu de faire participer le public aux modalités de sa réalisation. Le débat public étant clos, les opposants à tout ou partie du projet, n’ont plus d’autre possibilité que le recours au rapport de force. Recours bien souvent déséquilibré, car les opposants ne disposent pas des mêmes moyens que les investisseurs, publics ou privés, qui portent le projet.
Dans le cas du projet d’extension du port de Port la Nouvelle, une opposition importante et multiple s’est constituée.  Elle porte autant sur le fond que sur la manière dont le projet sera réalisé puis géré et notamment sur  le recours à un partenariat de type public/privé, lequel bien souvent signifie prise de bénéfice pour le partenaire privé et prise en charge des pertes pour le partenaire public…
Une association s’est crée pour porter cette opposition, notamment devant les tribunaux…Voici son communiqué, suite au rejet du recours en référé, formé par plusieurs associations, auprès du tribunal administratif de Montpellier.

La rédaction du Clairon

 

Association Réfléchir Agir pour une Méditerranée Écologique et Solidaire – Balance Ton Port La Nouvelle
Association loi 1901 déclarée le 17 avril 2021 enregistrée sous le numéro
WW113008144

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Quand les affaires gagnent sur l’urgence climatique, la saga du contrat de la SEMOP (1)Port la Nouvelle avec la région Occitanie peut commencer…

Le 9 juillet dernier, le tribunal administratif de Montpellier jugeait notre recours en référé au sujet de la privatisation du port de Port la Nouvelle, de son agrandissement et de ses nouveaux trafics.
Il n’a pas considéré le caractère d’urgence qu’il y avait à donner un coup de frein à cette opération écocide et démesurée. Pourtant l’ensemble des requérants pensent au contraire que l’urgence est là. Chacun peut le constater : effondrement de la biodiversité, climat devenant « fou », perte des rendements agricoles, sècheresses à répétition…
Les responsables de ce projet seront les premiers à vous parler de la maison qui brûle, de la transition énergétique indispensable… Dans cet immense chantier, ils préfèrent passer sous silence les conséquences du déplacement de 11 millions de mètre cube de sédiments marins, de la transformation des échanges mer-étang, du bilan carbone des agrocarburants qui seront importés. De leur fabrication des engrais aux cours d’eau drainant les terres agricoles, quelles seront les conséquences négatives liées aux énormes quantités qui vont être stockées ici, à proximité des sites Seveso déjà en activité ? Tout le monde s’émeut de la déforestation de l’Amazonie et pourtant la région Occitanie et la SEMOP veulent importer éthanol, bois et soja qui lui sont directement liés.

Le 29 juin 2021 notre députée audoise Mireille Robert qui n’est pas à la Confédération Paysanne, déplore dans un courrier au ministre de l’agriculture l’effondrement de la production céréalière dans notre région et l’urgence pour sauver cette production et ceux qui en vivent. Quand nous crions notre colère que ce nouveau port privatisé va permettre l’entrée de 200 000 à 400 000 tonnes de céréales en provenance d’Amérique du Nord, c’est parce que nous sommes dans l’urgence de stopper un projet qui ruine notre souveraineté alimentaire !
L’urgence des pauvres gens et de la nature qui épuise ses ressources n’est pas celle de nos dirigeants politiques et économiques.
Le sérieux de notre requête sur le fond apparaît de manière éclatante au vu des péripéties en cours à propos du stockage souterrain d’hydrogène. Ce projet hasardeux n’émerge dans le débat public ces derniers jours alors qu’il est inclus dans les dispositions du contrat et de ses annexes. Plus que jamais, sur les plans sociaux, économiques et
environnementaux, le projet de la SEMOP apparaît ni réaliste ni souhaitable. Sous prétexte d’innovation doit-on sacrifier ce que nous devons préserver ?

Dans nos arguments, nous avons dénoncé les dérives pour les finances publiques, déjà en œuvre. Une subvention anticipée de 15,3 M€ a déjà été votée bien que le contrat litigieux ait prévu son versement en 2027 ! Le tribunal a fait droit aux arguments de la région selon lesquels cela ne représenterait qu’une fraction de pour cent du budget total 2021. D’après nos recherches, cette subvention « peccadille » représenterait un peu moins de la moitié du coût de construction d’un lycée ! L’argent magique existe-t-il dans les caisses  de nos collectivités locales ? En tout état de cause c’est l’illustration du traitement peu regardant que ces personnes font des fonds publics. Dans ses conclusions, la région Occitanie demandait des indemnités folles dans le but avoué par leur avocat de nous bâillonner. Cela ne peut qu’aiguiser notre pugnacité.
Notre refus de ce projet sera jugé plus tard sur le fond. Nous avons sincèrement la crainte qu’un très proche avenir nous donne raison. Trop tard ?
Certains voudraient que nous soyons de simples protestataires animés par quelque dessin de basse politique. Bien au contraire, nous nous battons pour la vie, celle de nos enfants. Cet épisode juridique n’entrave pas notre combat, il continue et pourra prendre d’autres formes

RAMES BTP

Adresse : RAMES – BTP, 36 rue des Carrierettes 11440 Peyriac de mer
Site Internet  : https://balancetonportlanouvelle.fr

 

 

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Notes
  1. Société d’Économie Mixte à Opération unique[]
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