Combat Image par Marc Pascual de Pixabay
La campagne des législatives françaises de 2022, plus encore que la campagne des présidentielles qui l’avait précédé de quelques semaines, a été marquée par un intense combat médiatique. Le pouvoir macroniste, s’est retrouvé menacé par une alliance inattendue de la gauche sous la bannière d’un mouvement, la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale). La dérive des institutions de la 5ème République que Macron avait jusqu’alors su exploiter à son avantage, n’a pu enrayer l’irruption de ce nouvel adversaire.
La situation était sérieuse, il n’était plus question de surplomber le champ de bataille électoral avec cette morgue jupitérienne qui jusqu’alors avait si bien “marché”. Il fallait se battre, pour reconquérir une opinion déstabilisée et disperser les forces coalisées de l’adversaire. Le champ de bataille serait d’abord médiatique…
D’un côté les médias dominants, particulièrement ceux contrôlés par l’oligarchie régnante, ont déployé des efforts considérables et convergents dans leur œuvre de formatage de l’opinion en faveur de la Macronie. De l’autre la NUPES, qui ne bénéficiait pas des mêmes facilités d’accès à ces médias, a su compenser celle inégalité dans l’usage des moyens d’expression en faisant preuve d’une imagination et d’une grande créativité en utilisant les réseaux sociaux et les nouvelles technologies d’information et de communication.
Tandis que la campagne de la NUPES témoignait de l’efficacité de son organisation, de la pugnacité de ses militants et de la cohérence de son argumentaire, la Macronie passait de l’inquiétude à la peur et transformait le débat électoral en un combat où l’adversaire devenait un ennemi qu’il fallait abattre à tout prix et par tous les moyens, y compris ceux que la démocratie ou la simple morale réprouvent.
Dès lors on vit fleurir dans le camp macroniste les mensonges et les insultes : les uns concentrant leur tir sur Mélenchon, les autres sur le programme de la NUPES. Journalistes, politologues, économistes, sociologues, philosophes (! ?), sondeurs et autres « experts de l’expertise » se coalisèrent dans un concert d’imprécations et certains, emportés par leur passion, y perdirent l’image d’objectivité, de raison et de sang froid, qu’ils avaient construite tout au long de leur carrière. Pour Mélenchon et ses partisans il n’y eut pas de mots assez durs : « Illusionniste », « prestidigitateur », « chefs à plume », « petites cervelles », « fascisme à visage humain », « Polichinelle hâbleur », « escroquerie », « chiens », « pitbulls », « danger pour la France », « insurgé de prédilection », etc
L’invective a remplacé le débat courtois tandis que les argumentations les plus folles visèrent à :
- Délégitimer Mélenchon et la NUPES
- Stigmatiser les personnes et leurs idées
- Traquer tous ceux qui s’éloignent de la « social démocratie » affichée par Macron et ses soutiens.
L’association ACRIMED constituée en observatoire des médias, a publié sur son site un florilège de ces déclarations et interventions exaltées. Celles-ci ont relevés par des bénévoles qui ont analysé en permanence les médias dominants tout au long de la campagne des législatives 2022. Ce travail a nourri un article de Pauline Perrenot publié par ACRIMED (1) et relayé par le site INVESTIG’ACTION.
A lire absolument :
https://www.investigaction.net/fr/anatomie-dune-campagne-mediatique-contre-la-gauche-1-3/
Hubert Reys pour le Clairon de l’Atax le 18/06/2022
Notes :