CETA, Pesticides : un communiqué de la Confédération paysanne de l’Aude

Limoux, le 8 octobre

Communiqué de presse

La mobilisation agricole est loin de faire l’unanimité

La Confédération Paysanne de l’Aude n’a pas participé à la journée de mobilisation organisée aujourd’hui par la CR (Ndlr : Cordination Rurale) et la Fnsea, autour de thèmes divers. Parmi ceux-ci, le CETA et les pesticides sont deux sujets dont le traitement par le gouvernement illustre son désintérêt pour l’agriculture, et son mépris pour les paysans.

Concernant l’éventuelle ratification française du Ceta (Accord de Libre-Echange UE-Canada), la Confédération Paysanne ne peut que se joindre au refus qui s’exprime aujourd’hui. Pour nous comme pour l’ensemble des syndicats agricoles il n’est pas question de laisser faire cette folie, qui va ruiner des milliers d’éleveurs, mettre à mal notre sécurité alimentaire et renforcer encore la logique productiviste à l’origine du dérèglement climatique. Il est regrettable que la FNSEA rejoigne si tardivement la lutte contre le CETA. A nouveau, la Conf’ de l’Aude exhorte les parlementaires à rejeter cet accord dans les prochaines semaines, de sorte à défendre l’intérêt de nos territoires et de leurs populations plutôt que celui des quelques firmes multinationales qu’engraisse le “libre-échange”.

Concernant l’opposition aux “Zones Non Traitées” dont le gouvernement envisage la mise en place autour des habitations en suscitant l’élaboration locale de “Chartes de coexistence”, il convient tout d’abord d’éclaircir un peu un débat où rivalisent confusion et mauvaise foi.

  • Premièrement, les distances envisagées (3m, 5m et 10m) ne changeraient rien à la réglementation déjà en vigueur, associée à chaque pesticide lorsqu’il est mis sur le marché.
  • Ensuite, même portées à 100m ou plus, de telles distances de changeraient rien du tout non plus à l’exposition des riverains aux impacts des pesticides, composés souvent volatils qu’on retrouve massivement au cœur de Paris…comme aux pôles de la planète.
  • Enfin, il convient de dénoncer l’hypocrisie du gouvernement dans cette affaire, qui semble bien plus soucieux de préserver les pesticides vis à vis du rejet des populations, que de l’inverse…Incapable de penser au delà de l’idéologie de la compétition, le gouvernement est en conséquence incapable de penser la sortie des pesticides: il s’en remet donc à des concertations décentralisées entre acteurs locaux mis face-à-face (Chambres d’Agriculture, associations environnementalistes…), qui mettent sous tension nos territoires plus qu’elles ne les apaisent. Non content d’abandonner les paysans à la jungle du marché avec pour tout kit de survie économique une batterie de poisons, l’Etat, de surcroît, s’en remet à d’autres pour gérer les conflits qui découlent de ses choix et fracturent nos territoires ruraux.

Pour la Confédération Paysanne, on ne protègera les riverains qu’en protégeant aussi les paysans, c’est à dire en généralisant les alternatives aux pesticides sur tout le territoire national. Des soutiens massifs aux paysans et des mesures vis-à vis des importations doivent faire que cette sortie des pesticides ne soit pas une sortie de l’agriculture, mais au contraire son renouvellement dans l’intérêt de tous, paysans compris.

Contacts : co porte parole
Mélanie Vandecasteele:06 23 81 57 56
Patrick Perles 06 77 26 44 50

animation,communication
Olivier Lozat 06 31 34 84 59

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