Martin Eden, un film inspiré du roman éponyme de Jack London

Italie/France – 2h08  – 2019 – Coupe Volpi du Meilleur Acteur  à la Mostra de Venise 2019.

Un film de Pietro Marcello avec Luca Marinelli, Jessica Cressy, Carlo Cecchi.

“La princesse et le matelot”

 

Naples, début du 20ème siècle, Martin Eden est marin, Martin Eden est prolétaire mais comme il va s’interposer pour soutirer un jeune homme des mains d’un tortionnaire, il recevra les remerciements et les félicitations de la famille bourgeoise notamment de la jeune sœur Elena Orsini, aussi instruite que belle.  Et cette jeune femme va devenir un exemple pour Martin qui n’a de cesse de lui ressembler et de se sortir de sa condition ouvrière. Il va donc chercher à se cultiver avec une boulimie de lecture  mais aussi écrire et chercher à se faire publier. Martin se sortira de sa condition prolétaire mais aura à faire face à ses contradictions.

Tiré d’un roman de Jack London publié en 1909, le film et son  réalisateur Pietro Marcello prend ses distances avec le roman sans toutefois le trahir.

Un savant montage d’images d’archives réelles ou imaginaires contribuent à nous perdre dans la référence des années du début du siècle. Cela se passe à Naples au lieu de San Francisco, Martin Eden ressemble à Jack London, cet écrivain autodidacte, il souffre de se retrouver prisonnier entre deux mondes, deux idées politiques, deux théories économiques, le libéralisme et le socialisme. Martin s’échappe dans une troisième voie, celle de l’individualisme qui refuse d’être asservi soit par les masses laborieuses soit par les patrons. On sent cet homme se débattre dans ses contradictions, perdre son âme à trop vouloir ressembler à son amoureuse et se dissoudre dans un monde combattant.
Il s’épuise, une fois le succès atteint, dans une réussite qui ne lui ressemble guère. Il n’est pas heureux comme lui dit Maria sa logeuse des années de galère qui lui propose de revenir chez elle dans la superbe demeure qu’il lui a achetée. Mais il est déjà trop tard, trop tard pour retrouver Elena, trop tard pour se retrouver lui-même, il a perdu ses illusions.
Un grand film avec un acteur superbe, Luca Marinelli et une mise en scène magnifique.

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 21/10/2019

Print Friendly, PDF & Email

1 commentaire

burger catherine

J’ai tellement aimé le roman de Jack London, lu il y a plus de 25 ans et qui reste une référence dans la catégorie des “Bildungsroman” (roman d’apprentissage ou de formation) que je crains d’être déçue par ce film, comme cela arrive si souvent quand on transpose au cinéma des ouvrages extraordinaires ; mais bon j’aime bien aller au cinéma et cette critique a aiguisé ma curiosité

Laisser un commentaire