Madres Paralelas un film d’Almodovar

Espagne – 2h – Prix de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise 2021.

Un film de Pedro Almodovar avec Pénélope Cruz, Milena Smit, Aitana Sanchez-Gijon,  Israel Elejalde.

Un film dense : Eros et Thanatos ouvrent le bal

fantasme-Image par Stefan Keller de Pixabay

Janis, 40ans, photographe, est enceinte, ce bébé elle l’a voulu, tandis que Ana, 17ans, enceinte aussi ne l’a pas choisi et en a peur. Ces deux femmes vont se rencontrer à la maternité dans les affres de la douleur. Tandis que Janis accouche dans la joie, Ana accouche dans la crainte.

Sa mère, une comédienne qui trouve enfin le rôle qui va la révéler, est peu présente. Elle est obsédée par le théâtre et part en tournée alors que Ana rentre seule chez elle avec son bébé.

A la sortie de la maternité, elles échangent  leurs numéros de téléphone. Ce pourrait être la fin de l’histoire, mais Janis qui souhaite faire ouvrir une fosse commune dans laquelle sont enterrées des victimes de la guerre civile, (entre autres son arrière-grand-père) a rencontré un anthropologue judiciaire qui va l’aider à donner une sépulture décente à ces morts. Ce sera aussi le père de son enfant.

Ce pourrait être un film sur la vie et la mort, ce pourrait être aussi un film sur la maternité, sur la jeunesse et la maturité, sur la guerre et la paix. Bref, comme dans  les Matriochka, une poupée en découvre une autre. Et Almodovar joue à saute-mouton avec le temps, il bouscule joyeusement les mois et les semaines pour arriver plus vite à ce qui lui importe.

Et nous retrouvons Ana, transformée qui va prendre une place importante dans la vie de Janis.

De coup de théâtre en coup de théâtre, Almodovar nous emmène dans son univers avec son actrice fétiche Pénélope, toujours aussi belle et aussi émouvante et c’est délicieux, parce que, par petites touches, il tisse une histoire simple mais pas banale qui ouvre des portes sur une autre histoire qui elle-même découvre encore d’autres péripéties.
Il aime la Femme, il la filme dans toutes ses dimensions, ses peurs, ses faiblesses, sa lâcheté, son mensonge.

En deux plans, son film se termine sur l’Histoire où les mots seraient de trop.

Merci Monsieur Almodovar, c’est du grand art.

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 16/12/2022

 

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