Italie – 1h59 – en compétition au festival de Cannes 2021
Un film de Nani Moretti avec Margherita Buy, Nanni Moretti, Alessandro Sperduti, d’après une adaptation du livre de Eschkol Nevo (romancier israélien) “Trois étages”.
Un regard sur une société perturbée
Trois familles dans un immeuble de Rome se trainent dans le malheur.
Lucio, Sara et leur fille Francesca : La petite fille est souvent confiée à la garde d’un voisin qui bascule doucement dans la maladie de type Alzheimer. On les retrouve tous les deux perdus dans un parc. Lucio sera convaincu malgré les dénégations de psychologues que ce voisin a abusé de sa fille. Il s’accrochera à cette conviction avec l’énergie du désespoir.
Monica et Giorgio : Monica est seule, délaissée par son mari qui court de chantier en chantier dans le monde entier. Elle accouchera seule et sera persuadée qu’elle va devenir folle comme sa mère.
Vittorio, Dora et leur fils Andrea : Andrea, livré à lui-même par ses parents magistrats, va tuer une passante dans un accident de voiture alors qu’il est fortement alcoolisé. Vittorio demandera à sa femme de choisir entre son mari et son fils.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, ces individus vont s’acharner à se rendre la vie encore plus insupportable. Les hommes comme les femmes n’ont jamais le beau rôle, les hommes dans le machisme ou l’indifférence, les femmes dans la passivité et la soumission.
Après avoir vu ce film, j’aurais envie de me réfugier dans l’humour et la dérision en relisant le livre de Paul Watzlawick “Faites vous-même votre malheur ” !!.
Moretti a l’air bien désabusé tandis que dans ces personnages, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre !
On pourrait sortir découragé après ce tableau “grisaillé” mais les dernières images de ces couples qui dansent nous laissent à penser qu’il reste comme le disait Eluard “une fenêtre ouverte au bout du chagrin”.
Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 12/12/2022