Le débat sur le bien fondé du projet de barrages visant à protéger Narbonne d’une inondation centennale provoquée par le rec de Veyret, diverses informations manquent pour établir la pertinence de ce projet, alors que d’autres solutions pourraient présenter des avantages à la fois en termes de coût et d’aménagement urbain. C’est l’objet de cette lettre ouverte d’un citoyen narbonnais L.Fabas au président du SMDA dont nous diffusons le fac-simile.
La rédaction du Clairon
_________________________________________________________________
Monsieur le Président
du Syndicat Mixte du Delta de l’Aude
3 Rue de Jonquières
11100 Narbonne
Laurent FABAS
XXXXXXXXXXXXX
11100 Narbonne
lfabas@yahoo.fr
XXXXXXXX
Objet : Projet d’aménagement du Rec de Veyret
le 2 janvier 2022
Monsieur le Président,
J’ai lu avec attention la réponse de votre collaborateur du 20 décembre 2021 à la lettre que je vous ai adressée le 25 octobre 2021. Il y est confirmé que l’approfondissement et l’élargissement du lit mineur a été testé dans les analyses hydrauliques du SMDA. Les difficultés techniques sont correctement identifiées, à savoir les ponts et le remblai de la voie ferrée, et les points durs qui fixent le fond du lit. Il n’y a pourtant aucune trace des solutions techniques à ces problèmes. L’objet de mon courrier était de connaître le chiffrage de ces solutions qui vous a permis, monsieur le Président, de valider le fait que cette solution soit écartée. A mon grand regret, je suis contraint de réitérer ma demande.
En outre, certains éléments m’échappent. Lors des épisodes de crue, le Rec de Veyret est un fleuve côtier. La référence à l’augmentation des débits à l’aval qui devraient être compensés est difficile à interpréter.
De la même manière, votre collaborateur rappelle que l’État se désengage de solutions basées sur l’approfondissement et l’élargissement du lit mineur car elles sont contestées sur le plan environnemental. Le lit mineur est l’espace où l’écoulement s’effectue la majeure partie du temps. Dans le cas du Rec de Veyret, cet espace n’existe pas d’un point de vue morphologique, puisque le cours d’eau ne coule qu’à l’occasion de crues. La dépression où s’écoule le cours d’eau lors des crues annuelles est un lit moyen. Cette précision sémantique a son importance. Car si les recalibrages de lit mineurs n’ont pas les faveurs des financeurs publics, une abondante littérature vante les mérites de la restauration de cours d’eau. Elle consiste justement à rendre aux cours d’eau déplacés par l’action de l’homme l’espace dont ils ont besoin. L’agence de l’eau Seine-Normandie a publié par exemple en 2007 un excellent manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau (1). Le Rec de Veyret est un cours d’eau déplacé dont l’emprise n’est plus disponible. Il passait au droit de Narbonne à travers la zone industrielle de Plaisance et le golf Sainte Rose, avant d’être canalisé sous l’ancien régime. Le document de l’agence de l’eau préconise dans ce cas un élargissement du lit et l’élimination des obstacles à l’écoulement, comme les remblais, seuils et barrages.
Je vous saurais gré, Monsieur le Président, de me communiquer le chiffrage d’un projet de restauration du cours d’eau compatible avec les impératifs de protection des populations que, selon votre collaborateur, vous avez étudiée.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.
Laurent FABAS
Notes :