Communiqué de presse
Le port de la dépendance énergétique ?
Jean Castex se rend à Port la Nouvelle pour vanter la construction des éoliennes flottantes sur le thème de la souveraineté énergétique. Dans le contexte du conflit russo-ukrainien, ce déplacement sera utilisé pour illustrer une pseudo-marche française vers la souveraineté énergétique.
Oui, il faut bâtir notre indépendance énergétique….et le plus rapidement possible, sans oublier ou même négliger l’urgence climatique, comme l’a dit Yannick Jadot : « (…) les énergies renouvelables sont les seules énergies de paix et de sécurité. Construisons notre indépendance avec le vent, l’eau, le soleil, la mer, la chaleur du soleil et la biomasse plutôt que de dépendre du gaz, du pétrole, de l’uranium et des régimes qui les produisent. Paix et climat, même combat » Mais l’heure est également à dresser le bilan de la mandature Macron en la matière.
Réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique pour atteindre 50% en 2025 ? Cinq ans plus tard, ce gouvernement ne parle plus que de la relance de cette industrie avec la construction de nouveaux EPR. Rappelons que celui de Flamanville accuse un retard de 12 ans et un cout de 19 milliards alors que sa mise en fonctionnement est repoussée à… Quant à l’indépendance énergétique par cette industrie, il est bon de rappeler que 43 % de l’uranium transitant par Narbonne vient du Kazakhstan pour le plus grand profit des oligarques russes.
Les objectifs de production des énergies renouvelables ? En 2017, il était question de doubler la capacité en éolien et en photovoltaïque de la France. Cinq ans plus tard, on est très loin du compte : la capacité de l’éolien est passée de 7,6 GW à 10,3 GW et celle du solaire de 13,5 GW à 17,6 GW. Quant à la production de masse de l’éolien flottant, elle ne pourra intervenir que dans les années 2030-35
Les économies d’énergie ? Non seulement oubliées mais encore brocardées et mises au rang de lubies de quelques philosophies supposées rétrogrades.
Ces économies, dans les années 70, à la suite du premier choc pétrolier avaient montré leur efficacité. De nouvelles mesures peuvent être mises en place très rapidement sans attendre de nouveaux moyens de production qui mettront des années à voir le jour. A moyen terme, dans le même esprit de sobriété énergétique, il faut développer une politique volontariste et ambitieuse de rénovation thermique des logements, le développement des déplacements doux et transports collectifs, la renaissance du fret ferroviaire, la conversion de notre agriculture vers des pratiques respectueuse de l’environnement. C’est le projet politique que soutiennent les écologistes depuis toujours !
Et puisque M. Castex et Mme Pompili viennent se rendre compte des projets d’extension portuaire, rappelons les impacts qu’ils vont avoir sur nos écosystèmes, mais aussi en termes d’émissions de gaz à effet de serre ! Ce projet ne concerne les éoliennes flottantes que pour une petite partie. Il s’agit surtout d’importer plus d’hydrocarbures, de l’éthanol du Brésil, de l’hydrogène d’Oman, des engrais de synthèse… Bref, ce projet est, non seulement, contraire aux objectifs de lutte contre le changement climatique mais c’est celui de la dépendance énergétique.
Alors, M. Castex, vient-il pour faire autre chose que du “greenwashing” : « regardez ce que nous faisons pour l’indépendance énergétique et pour le climat ». Cela ne peut occulter l’inaction des gouvernements successifs sur ces deux thèmes étroitement liés
