Après les présidentielles, les législatives : quels choix pour la gauche narbonnaise ?

Voter pour qui, pour quoi  ? (image de Succo pour Pixabay)

Au moment d’écrire ces lignes, nous ne connaissons pas le résultat du deuxième tour des élections présidentielles. Macron ? Le Pen ? Peste ou Ebola ? Pour de nombreux français, le choix est plus que cornélien. Entre une candidate qui a enfilé un gant de velours sur une main toujours de fer et un président sortant, prêt à se convertir Amish pour espérer glaner quelques voix, la confiance en l’un et l’autre est aux oubliettes. Quelque soit le résultat du vote de dimanche, un troisième tour est possible qui verrait l’émergence d’une assemblée (et un gouvernement) de cohabitation, véritable contre pouvoir au président.e élu.e. Comme beaucoup d’électeurs se reconnaissant dans les valeurs de la gauche et de l’écologie, c’est pour moi un souhait et une espérance. Elaborer les conditions pour y parvenir est possible. La campagne des présidentielles est terminée, les noms d’oiseaux et les anathèmes portés sur les uns et les autres doivent être rangés au placard.

Aboutir à une assemblé majoritairement portée par la ré-union des gauches, dans le respect des différences est la seule voie sérieuse. Certains parlent de programme commun. Soyons lucides, nous avions cinq ans pour l’élaborer et ceux qui pouvaient le conduire ont fait d’autres choix. Ce n’est pas quelques semaines avant le scrutin que nous y parviendrons. Pourtant, tous ceux que je rencontre me répètent inlassablement cette injonction : unissez-vous !

Pour parler de ce que je connais, EELV et LFI ont beaucoup de convergences mais aussi des approches différentes en ce qui concerne l’international (le non alignement sur quoi ?), le centralisme (le fédéralisme n’est pas un gros mot), la méthode d’élaboration d’une réforme constitutionnelle, etc. La politique est l’art du compromis. Mais pour les gens de conviction, c’est aussi la recherche du meilleur compromis sans compromission. Le mode de scrutin ne nous est pas favorable et ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Nous devons saisir toutes les opportunités qui se présentent. Chaque groupe, chaque parti a son propre mode de choix, de décision. Des discussions commencent. Je ne sais pas ce qui en sortira mais j’espère que tous sauront trouver rapidement le chemin de la raison.

Si nous voulons une assemblée qui bosse et dans le bon sens, les futurs élus doivent réunir de nombreuses qualités. D’une manière générale, le député (non genré) est à la fois celui qui participe à l’élaboration des lois et celui qui porte les dossiers locaux au plus haut niveau. Quand il s’agit de l’élaboration des lois, il faut une assise idéologique bien affirmée basée sur la solidarité sociale, la défense et le développement des services publics, l’écologie ainsi qu’une forte capacité de travail. Dans le cas contraire, c’est un député “godillot” qui n’apporte rien à la démocratie et à la reconstruction au pays. Les défis qui sont là exigent une action à long terme et donc des députés pouvant voir au-delà de leur mandat ce qui est incompatible avec ce comportement que nous connaissons trop bien.

Si nous nous intéressons à la deuxième circonscription de l’Aude (28 communes du Narbonnais) le.a bon.ne candidat.e n’est pas forcément celui ou celle qui sortira d’un décompte électoral de tambouille. Pour faire face à Perea et au RN, quand il s’agit des dossiers locaux (il n’en manque pas !) ayant des implications bien plus vastes, ce n’est pas en les découvrant 3 semaines avant l’élection que l’on peut s’en saisir efficacement. Enfin, avoir une visibilité, voire faire preuve de charisme, sur l’ensemble de la circonscription est un plus pour pouvoir être élu.

Sur le plan local, nous pouvons avoir quelque espoir de sortir du marais local avec un député sortant toxique pour l’environnement et le social et un RN en embuscade. Question de flair ? Pas que. Si je m’en réfère aux régionales de l’année dernière, sur la circonscription, EELV et LFI avaient totalisé plus de 13 % pendant que Carole Delga raflait tout le reste de ce qui pouvait se considérer de gauche : soit 37.02 % au premier tour et 53.62 % au deuxième tour. Donc, sur le papier au moins, le vote utile avait alors joué tout comme pour la présidentielle mais dans un autre sens. Le 10 avril dernier, LFI a obtenu 18,13 % des voix sur la circonscription.

Chose qui paraissait peu probable il y a peu, le ou la candidat.e de la gauche et des écologistes a donc malgré tout des chances d’être au deuxième tour des législatives et de siéger à l’assemblée. Mais pour ça, il devra être celui ou celle qui corresponde au mieux aux variables de l’équation. J’ai mon idée derrière l’oreille mais vous en avez peut-être d’autres…

Dans le cas contraire, ce sera perdant/perdant !

Albert CORMARY  pour le Clairon de l’Atax le 19/04/2022

Militant écologiste

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