“Le Caravage” : un film des ténèbres et de la lumière

Italie/ France – 1h58 -2022

Un film de Michele Placido avec Riccardo Scamarcio, Louis Garrel, Isabelle Huppert.

 

Le Caravage : crucifiction de Saint Pierre Image par Ron Porter de Pixabay

“Amor vincit omnia”

En 1609, entre Rome et Naples, Michelangelo Merisi da Caravaggio est accusé de meurtre et fuit Rome pour se réfugier à Naples avec le soutien de la puissante famille Colonna. Il souhaite toutefois revenir à Rome et demande la grâce du Pape (Paul V) qui l’a condamné à la décapitation. Celui-ci demande à un inquisiteur, l’Ombre, de mener une enquête sur le peintre et de l’en informer afin qu’il prenne sa décision.

Le Caravage, ce peintre sulfureux  a suscité tant de réflexion et d’élucubrations sur sa mort.

Il a souvent été brossé un tableau démoniaque de Michelangelo qui a été bien adouci avec le temps.
Mais c’est sûrement un peintre qui n’a pas laissé indifférent, un homme violent, querelleur mais passionné et d’un génie peu contesté, même de son vivant. Il était génial mais trouvait souvent ses modèles dans le “petit peuple”: voleurs, détrousseurs de bourse, malfrats en tout genre, prostituées, bref la Cour des Miracles lui offrait sa nourriture céleste. ” Je peins le réel” lui fait dire Michele Placido, et c’est bien ce que lui reprochait l’Église, c’est de donner aux saints le visage de ces réprouvés. Comment une prostituée pouvait prêter ses traits à la Madone ? “Scandaleux ! ” Mais c’est pour notre plus grand plaisir ! Comment rester insensible à ces visages illuminés par un feu intérieur et un éclairage éblouissant. C’est lui qui donna le tempo pour ce clair-obscur qui fait osciller entre ténèbres et lumière.

Les tableaux du Caravage suscitent une émotion violente et c’est c lumièree que Placido a voulu représenter. Dans ce XVIIe siècle mouvementé, nous déambulons dans les ruelles empuanties au milieu de la lie du peuple, fascinés par cette ambiance délétère. Fascinés aussi par ce peintre qui mourra jeune (38ans) comme il a vécu, dans la violence. Placido a pris des libertés avec cette fin, mais on ne peut lui en vouloir. Il nous offre là une petite pépite pour ce début d’année et nous ne pouvons que l’en remercier.

Grazie mille signor Placido !!

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 05 / 01 /2023

 

 

 

 

 

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire