Autoroute A69 : les écureuils manifestent à Strasbourg devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme

Faut-il appliquer la loi quand elle n'est pas raisonnable ?

(Photo C. Burger)

Depuis le dimanche 24 mars à midi, 2 hommes et une femme « écureuils  » venus du Tarn, vivent perchés sur les branches de 2 peupliers face à la Cour Européenne des droits de l’homme à Strasbourg (CEDH). Ces militants opposés au projet de l’autoroute A69 Castres-Toulouse ont déposé une requête en référé auprès de la CEDH afin d’obtenir une condamnation des autorités françaises.. Ils indiquent que leurs camarades activistes qui ont occupé pendant 40 jours des arbres menacés d’abattage à Saix (Tarn) ont subi de nombreuses exactions et violences psychologiques de la part des gendarmes.

Les Strasbourgeois et même des élus viennent leur rendre visite, les soutenir et leur apporte boissons chaudes et nourriture. Ils sont déterminés dans leur lutte et projettent d’aller sur d’autres sites manifester contre ce projet aberrant d’autoroute (vieux projet qui n’a plus de sens !)

(photo C.Burger)

 

Ce midi j’ai discuté quelques minutes avec eux, l’un des 3 habite dans l’Aude à Félines en Minervois ; ils sont jeunes, cordistes-élagueurs, déterminés et éminemment sympathiques. ON NE LÂCHE RIEN m’ont-ils dit quand je les ai quittés. Chapeau bas, car les nuits sont froides dans les arbres en Alsace !

La position de l’État et de ses représentants est d’autant plus aberrante qu’après avoir violement harcelé et affamé les défenseurs des arbres, perchés dans la zad de la Crem’arbre à Saïx (Tarn) pendant une quarantaine de jours, le préfet du Tarn vient de confirmer qu’aucun arbre ne sera abattu avant le 1er septembre 2024.

Ce qui a fait changer la position des services de l’État, c’est la confirmation par l’OFB (Office Français de la Biodiversité), lors d’une audition judiciaire le vendredi 22 mars,  que la forêt de la Crémade constituait un enjeu environnemental fort, car elle est zone de nidification d’une espèce protégée :  la mésange bleue et qu’à ce titre les travaux de défrichage étaient interdits jusqu’au le 1er septembre prochain.

Dans le Tarn, suite à cette nouvelle les 3 derniers écureuil perchés dans la zad sont descendus de leurs arbres dimanche en début d’après midi.

 

 

 

Tant de violence pour en arriver là ! Le préfet avance l’argument classique qu’il fait appliquer la loi ; la question est de savoir que faire quand la loi n’est pas raisonnable…

 

Catherine Burger pour le Clairon de l’Atax le 26/03/2024

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