France – 1h20 – 2019 : un film de Nicolas Uebelmann.
A voir absolument !
Un documentaire très pédagogique sur l’électricité et l’eau.
Comment se procure-t-on l’électricité ? Peut-on se passer d’elle ? Dans un premier temps, le documentaire explique la complexité du transport de l’énergie électrique, dans un deuxième temps la complexité de la construction des barrages, dans une même vallée, il se peut que pas un barrage ne ressemble à un autre. Dans un troisième temps, la problématique est posée : la Commission Européenne a mis la France en demeure pour qu’elle ouvre à la concurrence un tiers de ses grands barrages hydrauliques gérés jusque là par EDF. Cette mise en demeure est apparue par le fait que bon nombre de concessions de ses barrages arrive à expiration. Le maître mot pour l’UE est CONCURRENCE, elle fait miroiter aux usagers le fait de pouvoir comparer les différents fournisseurs d’électricité afin de choisir éventuellement le moins cher et le meilleur. Quand on sait la difficulté que nous avons à essayer de faire émerger, dans le labyrinthe des assurances voiture (par exemple) la meilleure, nous avons vraiment le droit de rire.
Là où l’on ne rit plus c’est quand nous abordons le quatrième temps du film où un grand nombre de députés, d’ingénieurs, d’économistes et de syndicats ainsi que des habitants nous expliquent les dangers de cette injonction européenne que cela dit l’Espagne et l’Allemagne (celles-ci ne sont pas soumises à un régime concessionnaire) ont refusée de suivre. Celle-ci pourrait entraîner des problèmes économiques, écologiques et sécuritaires. Et tout cela dans le contexte du réchauffement climatique.
Le film se termine sur un rappel historique : c’est Marcel Paul, ministre communiste de la Production Industrielle (résistant déporté) qui créa EDF-GDF le 8 avril 1946. Il prononça un discours au lendemain de la 2e Guerre Mondiale qui résonnait avec encore plus d’acuité, discours dont un extrait est cité sur le site de la Fédération des Jeunes Communistes du Pas-de-Calais : “Je vous demande de ne jamais oublier que vous avez en charge un instrument fondamental de la vie du pays. Votre dignité, comme l’intérêt national, vous font un devoir impérieux :
– de continuer à défendre, sans jamais défaillir, le service public, propriété de la nation, contre les représentants du grand capital industriel et bancaire dont le seul objectif est d’asservir encore plus le pays à leurs insatiables besoins de domination et de profits.
– de continuer avec le même courage à défendre notre légitime Statut National, nos retraites, nos œuvres sociales, qui font désormais corps avec les deux établissements publics, issus du programme du conseil national de la résistance, expression du combat de ceux qui ont été jusqu’au sacrifice de leur vie pour sauver le pays et, avec lui, ses riches traditions d’humanisme et de liberté. “
Ce film est à voir, à méditer pour éviter demain de se retrouver dans le noir de l’obscurantisme et de la perte de cette énergie vitale pour notre Terre.
Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 03/02/2020