Et si le VTT n’était possible que 2 mois par an ?

Souvenez-vous…

En octobre 2018, après la mort accidentelle d’un Vttiste, flingué par un chasseur, Alain Perea, notre député-chasseur ou notre chasseur-député, avait twitté : « La chasse ne dure que quatre mois par an. Pourquoi ne pas interdire le VTT pendant la chasse ?” »
Tous se souviennent de la polémique nationale qui avait enflé, de l’absence d’empathie de notre député pour la famille de ce promeneur cycliste.
Seule comptait à ses yeux la possibilité de chasser en toute tranquillité, et de partager cette nature entre amoureux du calme de la nature, joggeurs, ramasseurs de champignons, promeneurs du dimanche, vttistes et chasseurs…

Bref comme s’il fallait conserver le plaisir de tuer le gibier en toute tranquillité…

Le site Reporterre, dans son édition du 25 février 2020, s’interroge : «L’État s’apprête à faciliter la chasse des sangliers, chevreuils et renards dès le 1er juin, au lieu du 15 août aujourd’hui. »  
Et dans un communiqué, la LPO mentionne qu’ « il ne restera bientôt plus que les mois d’avril et de mai pour profiter d’une nature sans chasse en France ».

Deux mois et demi de moins de tranquillité et de nature sans risque pour les non chasseurs !

Tout ceci pour réduire la population des sangliers qui labourent champs et vignes, détruisent des récoltes de céréales, se gavent de raisins. Le préjudice subi par les agriculteurs serait de l’ordre de 60 millions d’euros, selon un rapport sur le sujet rédigé par notre député LREM Alain Péréa.
Alors la seule solution c’est de tuer le plus de sangliers possibles ! Et pourtant, plus de 700 000 d’entre eux, soit un sanglier pour 80 français environ, ont été tués pendant la saison 2018-19 !

Certains chasseurs s’interrogent même, dont David Pierrard : «En Alsace-Moselle, ils tirent toute l’année, même de nuit, et ce n’est pas mieux qu’ailleurs. On peut rallonger autant qu’on veut la période de chasse, s’il n’y a pas de réelle volonté de réduire le gibier, ça n’aura aucun effet. »

Réduire la population des sangliers autrement que par la chasse…des animaux qui n’ont pas d’autres prédateurs que les chasseurs ?
Pourtant si. Il y a le lynx, dont peu subsistent encore en France. Le 16 janvier dernier, l’un d’entre eux a été flingué par un chasseur, sans réaction, à notre connaissance, de notre député. Mais personne parmi les chasseurs n’envisage la réintroduction et l’essor de cet autre chasseur de gibiers !

Le Gibier c’est pour les chasseurs. Un point c’est tout !

Oui mais…

Il faut savoir que le sanglier est parfois élevé pour le plaisir d’être relâché puis flingué. Alors l’Homme, le Chasseur a inventé le Cochonglier, espèce hybride non stérile apparue en France il y a environ une dizaine d’années, née de l’accouplement d’un porc et d’une laie, ou d’un sanglier et d’une truie, des bestiaux de plus de 140 kg parfois qu’on n’aimerait pas croiser, et qui rôdent sans peur autour des exploitations. La preuve : https://www.youtube.com/watch?v=uuS6yIU34n0

Le site Reporterre est très clair en parlant des chasseurs :

« Jusqu’ici, la plupart d’entre eux étaient dans une logique de développement et non pas dans une logique de régulation ». Autrement dit, l’objectif premier n’était pas de réduire les populations mais de les entretenir, pour le bon plaisir des tireurs. « Il y avait des consignes contre-productives, comme celles de ne pas tirer les laies reproductrices [femelles sangliers], dit le paysan. Sauf que si on laisse les laies, ça fait plus de petits. »

Autres pratiques régulièrement pointées du doigt : le nourrissage (ou agrainage), le lâcher d’individus élevés en captivité, se rajoutant à l’hybridation avec le cochon. Autant de pratiques que le décret ministériel n’aborde pas, ou à la marge. « Il y a une mesure contre les lâchers, mais c’est tout, regrette M. Granjon (paysan dans la Loire et syndicaliste à la Confédération paysanne). On est déçus, c’est loin de ce qu’on souhaitait. »

Ne faudrait-il pas une bonne fois pour toute régler ce partage du temps, ce partage de la nature ? Et prendre en considération tous les aspects, ne plus être un chasseur-député mais un député prenant réellement en considération, TOUS les électeurs, TOUTES les sensibilités, même celles qui ne caressent pas le député dans le sens du poil. « J’ai envie de me promener en toute tranquillité et sécurité. Je veux être libre d’aller et venir, ce qui n’est pas le cas en période de chasse. L’enjeu financier pour l’agriculture ne doit pas être un prétexte en faveur de cette chasse de loisir qui est très dangereuse pour les concitoyens. » (Extrait de la consultation publique préalable au décret lu sur le site du Ministère de l’Écologie).

Est-ce favoriser l’attractivité de notre territoire que de permettre entre le 1er juin et le 15 août la cohabitation dans la Clape, ou le massif de Fontfroide, dans les Corbières, de chasseurs, de Vttistes, de joggeurs et de familles?

Un élément de la réponse ou plutôt de la question se trouve sans doute dans le score de la liste dans laquelle se trouvait Alain Perea aux dernières élections municipales : 7,3 % des voix. D’accord il y a eu un faible taux de participation qui n’explique rien -un faible taux qui s’applique à toutes les listes sur l’ensemble de la circonscription et du territoire national – Ce score est à comparer aux scores nationaux : Tous les candidats soutenus par La République en marche, à de rares exceptions près, ont obtenu des scores compris entre 10 et 15 % des voix.
Deux fois moins que certains pour Narbonne 21, alors que plusieurs des propositions de cette liste étaient dignes d’intérêt…un score qui permettra peu, à notre député, de briller auprès de ses collègues LREM.

Alors pourquoi ce faible résultat à Narbonne ? Silence radio de notre député sur les réseaux sociaux ! Pourtant il sait les utiliser quand il souhaite communiquer !
« Narbonne 21  la liste de Perea » comme je l’ai entendu à plusieurs reprises « Perea le chasseur » ! Et l’histoire du VTT qui revient en boucle ! Qui lui colle à la peau !
Et au final Narbonne 21 flinguée peut-être par du 12, éliminée à la première cartouche, dans l’impossibilité de participer à la deuxième battue!

Oui, Monsieur le député, la population narbonnaise évolue, il faut prendre en considération sa sensibilité croissante pour la protection de notre environnement, de notre climat, de notre nature. Vos électeurs n’ont pas été seulement des chasseurs ! En apparaissant comme le député des chasseurs, vous faites fuir ceux qui rejettent la chasse.

Jean Pierre Vialle pour le Clairon de l’Atax le 20/03/2020

 
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