Gaspillage alimentaire : un mieux, mais de sérieux efforts restent à faire !

1/3 des aliments produits chaque année dans le monde sont jetés ou perdus ! Pendant ce temps près de 800 millions de personnes sont exposées à une sous-alimentation chronique (1)

Déchets alimentaires, viandes à Pamataï Polynésie (photo HR)

Ce gaspillage concerne :

  • 30% des céréales produites, 
  • 50% des tubercules des fruits et légumes,
  • 20% des oléagineux, de la viande et des produits laitiers, 
  • 35% du poisson (ndlr qui se fait de plus en plus rare)

Le tour représente 1,3 milliards de tonnes /an pour la planète et 8% des GES. Selon la FAO environ 53% du gaspillage alimentaire se produit en amont de la chaine alimentaire (production, récolte, stockage, transport) et 46% en aval (transformation des produits, distribution, consommation). Le gaspillage varie en quantité et en « qualité » selon le niveau de développement du pays concerné.

Le gaspillage en France

Selon l’ADEME le gaspillage alimentaire représente une empreinte carbone annuelle de près de 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an en France. Ce sont 10 millions de tonnes d’aliments d’une valeur commerciale de 16 milliards d’euros qui sont jetés, soit 240 € par personne et par an si on prend en compte l’ensemble de la population.

Plus de 1/3 du gaspillage serait imputable aux consommateurs français qui jetteraient 29 kg / personne / an dont 7 kg de produits emballés dont la date de péremption est échue.

Toujours selon l’ADEME le gâchis se répartit entre :

  • 32% pour la production agricole ;
  • 21% pour la transformation ;
  • 14% pour la distribution ;
  • 14% pour la restauration (collective et commerciale) 
  • 19% pour la consommation à domicile.

Tous les secteurs d’activité sont concernés. Mais comme tous les pays riches la France le gaspillage est surtout provoqué par le circuit de distribution, d’une part parce que les distributeurs jettent les produits à date de péremption échue et de l’autre parce que les consommateurs, professionnels ou particuliers achètent massivement des produits dans les grandes surfaces et ne maîtrisent pas toujours leur stockage (durée, mise à jour des réserves, etc.)

Ce gaspillage implique aussi un gaspillage des ressources naturelles utilisés pour produire l’alimentation (terres arables, eau, énergie fossile, etc.)

La prise en compte du gaspillage alimentaire progresse en France

Depuis 2016 une loi limite ce gaspillage : ainsi les grandes surfaces alimentaires de plus de 400 m² sont tenues de distribuer aux banques alimentaires et aux associations caritatives les invendus non avariés.

Les écoles sont mobilisées pour sensibiliser les élèves voire leurs parents, mais aussi les responsables de cantines dans des actions de lutte contre le gaspillage.

Les entreprises de la restauration où les déchets étaient abondants sont de plus en plus nombreuses à moduler leurs plats selon différents formats pour adapter les portions en fonction de l’appétit de leurs clients.

De nombreuses communes ont mis en place ou soutenu des dispositifs anti-gaspi visant à mobiliser les familles (sites de compostage, kits de lombricompostage, plaquettes didactiques, manifestations, etc.)

Des acteurs issus du secteur associatif et des entreprises de l’ESS encouragent le développement de circuits courts de distribution de produits alimentaires, AMAP, coopératives, etc.

Le mouvement de réduction du gaspillage alimentaire est lancé, il va bien, il s’agit d le poursuivre et de l’amplifier.

Louise B. Velpeau pour le Clairon de l’Atax le 10/012021

 

Pour en savoir plus et aller plus loin :
https://www.fne.asso.fr/dossiers/gaspillage-alimentaire-d%C3%A9finition-enjeux-et-chiffres

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Notes
  1. sources FAO & ONU[]
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