électricité dans le brouillard (Image par analogicus de Pixabay)
Le 25 octobre 2021, RTE la société publique Réseau de Transport d’Électricité, filiale à 51% d’EDF (1) publiait une étude prospective intitulée : “Futurs énergétiques 2050”
6 scénarios étaient présentés, dont 1 seul envisageait une sortie complète du nucléaire en 2050, mais à des conditions d’investissement dans les énergies renouvelables difficilement envisageables si l’on se réfère aux dynamiques politico-économiques que connait actuellement ce secteur. Les 5 autres scénarios préconisaient le maintien ou le développement du nucléaire de 13% à 26 % du mix énergétique.
Les études aboutissant à ces 6 scénarios ont été incontestablement menées avec sérieux comme le justifie RTE en annonçant à propos de la méthodologie de l’étude :
2 ans de travail ;
40 réunions de concertation avec 120 organisations ;
4 000 réponses à la consultation publique ;
6 scénarios de production et 3 scénarios de consommation à l’étude, avec variantes ;
Le modèle simule le fonctionnement du système électrique à l’échelle européenne chaque heure de chaque année pendant 30 ans ;
Et intègre 200 chroniques météo issues du GIEC qui sont testées à chacune de ces heures.
Rien à dire sur le plan technique, mais sur le plan scientifique plusieurs remarques s’imposent
L’étude qui doit éclairer les choix stratégiques (PPE) et la programmation du gouvernement et d’EDF, a été réalisée par une filiale qui dépend de ces deux instances cela pose à minima la question de l’objectivité de l’étude.
Comme souvent la qualité de l’étude dépend de la question posée par son commanditaire. Dans le cas de la transition énergétique, la question est d’abord de caractère politique car elle repose sur un choix non démontré de ce que sera le futur à moyen et long terme. Compte tenu de la gravité de la crise climatique que nous subissons même la prospective à moyen terme devient hasardeuse.
L’un des fondements idéologiques qui oriente l’étude, c’est la foi en une croissance économique irrégulière mais continue où les progrès technologiques permettent de dépasser les aléas de la crise climatique et environnementale. Or cette confiance en une croissance indéfinie est remise en cause par de nombreux scientifiques, à commencer par une part significative des économistes.
Pour l’étude RTE le choix de base et d’affirmer que pour pallier à la croissance des besoins en énergie, qui implique dans les conditions actuelles, une croissance du recours aux énergies fossiles, il faut développer une électrification massive des transports, du chauffage, de l’industrie lourde, etc.. Rien n’est moins fondé scientifiquement ; il s’agit juste d’un pari fait à un moment donné, mais un pari qui engage notre société sur e long terme…
Curly Mac Toole pour le Clairon de l’Atax le 22/11/2021
Notes :
- Actionnaires : EDF: 50,1 %; Caisse des dépôts et consignations: 29,9 %; CNP Assurances: 20 %⇗