Il reste encore demain (C’è ancora domani)

Italie – 1h58 – Prix du Meilleur Film à la Festa del Cinema di Roma

Un film de Paola Cortellesi avec Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano.

 

Couple (Image par Claudio_Scott de Pixabay)

Délia vit à Rome avec son mari Ivano et ses trois enfants, la guerre vient de se terminer mais les difficultés matérielles subsistent.

Après s’être pris une baffe de son cher mari, histoire de se mettre en condition pour la journée, Delia vaque à ses occupations qui consistent outre le ménage, les enfants, les repas et les lessives en quelques petits boulots qui améliorent l’ordinaire et qui lui permettent de se constituer un petit bas de laine à l’insu de son mari.

Delia a peu de satisfaction mais elle ne se plaint jamais, elle prépare assidument les fiançailles de sa fille avec « un mieux nanti qu’elle », mais dont elle soupçonne qu’il soit le reflet fidèle de son mari violent.

Au milieu de cette vie grise et terne, Delia vit quelques moments de détente avec Marisa, son amie avec qui elle plaisante en fumant avec délectation une cigarette, ou bien avec son soupirant de jeunesse qui rêve de l’enlever à cette grisaille pour l’emmener loin de là vivre une vie meilleure.

Dans ce film en noir et blanc, plusieurs sujets d’actualité sont abordés, sans pathos, avec légèreté ou humour, Paola Cortellesi évoque les violences faites aux femmes, la société patriarcale, la dureté de la vie après la guerre, la reproduction dans une famille des mêmes problèmes. Bref, tout y est.

Delia traverse la vie, avec, au jour le jour, son lot de soucis. Ce qui fait le succès de ce film, c’est que toutes les femmes peuvent se reconnaitre en Délia ou même connaitre une Délia. Les jeunes générations qui n’ont pas connu la guerre découvrent comment leurs ascendants ont repris le cours de leur vie tout en sachant que tout avait profondément changé. Plus rien ne sera comme avant.

Mais le chemin sera long pour permettre à la société d’évoluer si possible vers le meilleur.

Un film qui bouleverse parce qu’il nous montre combien le chemin de la liberté est difficile et souvent éphémère.

 

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 16/04/2024

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