“Vallée de sel” : un album onirique et vivifiant de Bernard Roques

Si vous croyez encore à la puissance du rêve singulier comme aux pouvoirs de l’agir collectif, courez écouter cette œuvre-signature d’une poétique/politique aussi ciselée que bienvenue et nécessaire par nos temps qui changent !

Visuel de la couverture de l’album de Bernard Roques, “Vallées de sel”, (Toile de Serge Griggio)

          Vallées salines, vallées souveraines, à perte de vue, paysages au fil des divagations de l’auteur-compositeur-interprète, ses pensées bien ancrées/encrées dans l’horizon des enjeux cruciaux et possibles vitaux en ce siècle de « soleil noir » entre obscurité à conjurer et lumière à créer, entre-deux où les frontières dystopies/utopies sont parfois malheureusement tant poreuses que peureuses…

          Un cri de révolte éclate alors dans l’injonction « Lâchez les chiens » qui semble faire sourdre la colère contenue de la chanson « La Mer » de Feu ! Chatterton avec la rage d’une écriture n’hésitant pas à nommer, à interpeller et à accuser les fameux chiens responsables des tragédies aux rivages de ces mêmes étendues salines…

          Cet engagement à travers mots choisis et mélodies élégantes, élaborées par l’artiste accompagné de son compagnon arrangeur Jean-Louis Kubski ainsi que de ses amis musiciens pour forger le son entre tradition et modernité de cette carte de visite ou plutôt cartographie de voyages, entre errances odysséennes et itinéraires libérateurs : Éric Pastor, Julien Malherbe, Enide Thelcide, Thierry Di Filippo, David Pueyo, ainsi que d’autres complices avec lesquels il porte désormais sur scène ce récital élaboré au fur et à mesure de son introspection-exploration, dès sa conviviale sortie d’album, ce 2 juin 2024, au Mosquito Coast, sur la plage de Mateilles…

          Emblématiques de toute la palette de ce peintre bashunguien entre tradition folk, rock, blues, où planent les ombres tutélaires de Johnny Cash, Bob Dylan ou Tom Waits sur une première chanson comme « Chaos Debout » où le tumulte de la vie nous mène autant qu’elle nous malmène, et futur intime, périlleux, imparfait peut-être, mais à tracer, justement, ses contours de vallées reines dans lesquelles Bernard Roques prend plaisir à s’inscrire et se promener, écartant les visions apocalyptiques antérieures d’un ultime poème comme « Futur antérieur » aux sonorités novatrices pour arracher la promesse d’avenir, déjà perdue ou encore à renouer, incertain, d’un soleil à se lever toujours sur une terre chérie, amie et hospitalière…

          Si vous croyez encore à la puissance du rêve singulier comme aux pouvoirs de l’agir collectif, courez écouter cette œuvre-signature d’une poétique/politique aussi ciselée que bienvenue et nécessaire par nos temps qui changent !

Rémy Soual pour le Clairon de l’Atax le 23/06/2024

 

Pour se procurer l’album, dont le visuel est une toile signée par Serge Griggio, faire la demande par mail à rockpoemes@gmail.com en communiquant l’adresse où l’expédier et contre un chèque de 12€ tout compris.

 

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Publié par La Rédaction du Clairon de l'Atax

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