U.K. – 1h39 – 2021
Un film de Kenneth Branagh avec Caitriona Balfe, Jamie Dornan, Jude Hill.
Une heureuse surprise
Buddy a 9 ans en 1969 à Belfast, il vit tranquillement avec sa famille protestante dans une rue dont il partage la jouissance avec des catholiques. Ses grands-parents le couvent et le ravissent d’histoires réelles ou inventées, sa mère le choie, son père présent-absent travaille à Londres et ne revient à Belfast que tous les 15 jours. Tout est parfait dans le meilleur des mondes, mais à l’occasion de l’apparition des “Troubles”, Buddy va comprendre que la vie peut être bien dangereuse et bien compliquée.
Nous n’allons pas revenir sur les ratés récents de Branagh en matière de mise en images, tout a été dit et il serait malencontreux de s’étendre sur le sujet. En ce qui concerne Belfast, Branagh est dans son élément, c’est un film irlando-irlandais ! Tourné par des irlandais, joué par des irlandais, même la musique est irlandaise (Van Morrison), ce film en noir et blanc retrace la vie du cinéaste qui va émigrer avec sa famille à la fin des années 60.
On peut se dire “encore un film sur une guerre civile, c’est un peu lourd en ce moment”, mais la guerre civile reste en arrière-plan, ce qu’on pourrait peut-être un peu reprocher à Branagh. C’est une histoire romancée, revue et corrigée avec les yeux d’un enfant, embellie par les années qui passent et qui ne retiendront de ce passé que des souvenirs cartes postales, chacun a sa “madeleine de Proust”. Tous les sujets sont effleurés, la brutalité et la violence des affrontements entre catholiques et protestants, la problématique de l’immigration, le questionnement sur les oppresseurs prenant fait et cause pour les opprimés.
Bref, tous les comédiens jouent juste, avec une mention spéciale pour le petit Buddy, les images sont belles, bien léchées, la musique est juste (!) mais rien ne justifie ces sept nominations aux Oscars.
Un bon film, avec des moments de tendresse et d’humour agréables. Sans plus….
Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 10/03/2022
très juste, film aimable et sincère, belles images en noir et blanc (à la Robert Doisneau), mais rien ne justifiait cette pluie d’oscars, il y a tant de films plus étonnants, subversifs et contemporains (Loi de Téhéran, le diable n’existe pas, Drive my car etc…)
Vous avez raison mais c’est très difficile de faire des film ou l’on revit son histoire personnelle. Cordialement la rédaction