Italie – 1h35, – 2021
Un film de Dario Albertini avec Paola Lavini, Enzo Casertano, Piera Degli Esposti.
Troupeau de moutons (Image par Quang Nguyen vinh de Pixabay)
Gioia a 18ans, elle fête son anniversaire dans son petit village de montagnes près de Civitavecchia. Tout le village danse avec Gioia, car il est vrai qu’elle est celle qui dispense ses soins grâce à une fontaine d’où coule une eau “miraculeuse” qui est censée guérir. Elle est aussi bergère, avec ses 400 moutons, elle arpente la montagne.
Nous dirions qu’elle mène une vie simple et heureuse avec son père, Bruno qui l’emmène à la recherche de champignons pour faire un bon risotto. La vie s’écoule douce et paisible, mais chaque famille cache un secret et celui du père de Gioia est son addiction au jeu. Il a des dettes, il doit de l’argent à tout le monde. Et lorsqu’il vend une dizaine de moutons pour payer ses dettes, c’en est trop pour Gioia qui va chercher de l’aide auprès d’un psychologue.
Ce n’est pas la première fois que Dario Albertini se penche sur la famille et les relations au sein de celle-ci. Après un fils qui prend en charge sa mère sortie de prison, c’est Gioia qui materne son père redevenu l’enfant têtu et borderline. Le film bascule sur un moment tragique où le père pour satisfaire son addiction lève la main sur sa fille qui prend la décision de partir en ville avec lui. Il a décidé de suivre une cure pour se débarrasser de sa passion.
Nous assistons alors à une transformation de la petite Gioia qui va se prendre en charge et faire ses premiers pas vers l’autonomie, tandis que son père régresse et s’essaie aux jeux enfantins. Gioia va grandir et mûrir pendant que son père redevient un petit enfant, soumis et frustré. Gioia va découvrir la ville rude et le travail difficile, elle va aussi découvrir les nuits de la ville, bars discothèques, le monde interlope. Il ne lui en faudra pas plus pour comprendre qu’il va falloir aller de l’avant et sortir du monde de l’enfance.
Un film tendre et violent, très contrasté. Les relations étroites d’un père et sa fille apparaissent simples mais aussi complexes.
Un beau moment.
Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 12/10/2022