Au cinéma : “Les miens”

France – 1h25 – 2022

Un film de Roschdy Zem avec Sami Bouajila, Roschdy Zem, Maïwenn, Merlem Serbah, Rachid Bouchareb, Abel Jafri.

famille éléphants devant marigot (Image par Anja de Pixabay)

“Famille, je vous hais “

Moussa est un gentil, un homme doux, bon, altruiste, il est directeur financier d’une grosse boîte. Ryad n’est pas bon, ne s’intéresse pas aux autres, toujours au téléphone et jamais disponible, il est journaliste sportif et présente une émission sur le foot à la télé. La famille, ce sont quatre frères, une sœur, les conjoints, les conjointes et leurs enfants. Chacun a ses petits travers, ses comportements exaspérants, mais quand Moussa au bord du burn-out décide de sortir fêter l’anniversaire d’une collègue, il tombe violemment et inconscient,  est transporté à l’hôpital où le scanner décèle un trauma crânien. A partir de ce moment-là, un nouveau Moussa émerge qui dit ce qu’il pense, sans censure, mettant son sur-moi au placard, il sert à chacun une vérité qui comme tout le monde le sait, n’est pas bonne à dire. Il devient agressif et asocial. Petit à petit la famille se disloque, ce qui faisait son unité se désagrège et seul Ryad arrive encore à communiquer normalement avec son frère.  

On avait déjà vu des films sur les relations familiales qui se délitent à l’occasion de Noël par exemple, mais Roschdy Zem innove en s’appuyant sur l’histoire vécue de son frère et sur cette forme originale de désintégration familiale. Il le fait avec talent et avec sa complice Maïwenn déploie un dialogue très vrai, oscillant sans cesse entre drame et comédie, alternant la tendresse et l’exaspération. Il met en évidence les caractères de chacun, la sœur qui se dévoue sans cesse mais devient encombrante, l’autre frère qui ne travaille pas, le neveu qui développe des thèses complotistes, la nièce qui attend une aide financière de son père, bref tout ce qui constitue une famille. Mais à aucun moment, cela devient pesant, c’est le quotidien, ce sont les petits tracas, mais ils s’aiment fort. Et le film se finira comme il a commencé par un repas où sans le dire, ils se retrouvent sur la musique et se serrent dans les bras.

Merci, Monsieur Zem, pour ce moment de paix retrouvée.

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 20/12/2022

 

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