Au ciné : Bonnard. Pierre et Marthe

France – 2h02 – 2023

Un film de Martin Provost avec  Cécile de France, Vincent Macaigne,  Stacy Martin

 

post-impressionisme (Image par johnnyjohnson20430 de Pixabay)

Marthe et Pierre, une histoire d’amour ?

Zut, on a encore oublié Madame Freud ! C’est sur le titre du livre de Françoise  Xénakis que j’ai envie d’ouvrir ce commentaire et de parler de Maria Boursin alias Marthe de Méligny, puisque c’est sous ce nom qu’elle se présentera à Pierre Bonnard qui l’invite à venir poser pour lui dans son atelier. Pourquoi se référer au livre de Xénakis ? Tout simplement pour souligner le rôle que les femmes ont joué dans la vie des “grands hommes “. Si Marthe a occupé près d’un tiers de la production de tableaux de Bonnard, elle a aussi joué un rôle important dans sa vie.

Farouchement rétive à la vie parisienne, elle va kidnapper son “homme” dans une charmante maison des bords de Seine “La Roulotte”. Ils y profiteront de la nature luxuriante, de bains nus dans le fleuve, de déjeuners à la campagne avec les amis, Monet (André Marcon), Vuilliard et Misia Sert (Anouk Grindberg). Marthe sera dans l’ombre comme sur les tableaux où son visage est à peine représenté. Elle fuira les mondanités et veillera jalousement sur le peintre.

Dans ce film, il s’agit peu de peinture, même si Macaigne donne de la couleur aux copies peintes par l’artiste Edith  Baudrand. Il s’agit de quotidien plus prosaïque, de préoccupation culinaire, d’achats alimentaires mais aussi de jeux, de courses effrénées dans la campagne suivies de plongeons spectaculaires dans la Seine.

Bonnard sûrement “peintre du bonheur”, mais aussi responsable du malheur quand des amours adultères vont l’entrainer loin de Marthe avec Renée, la jeune modèle (Stacy Martin) à Rome. Il reviendra au galop épouser Marthe après 32ans de vie commune et par là-même provoquer le suicide de Renée.

Finalement, Bonnard ne serait pas Bonnard, ce serait une histoire banale à deux, voire à trois personnages, mais ce serait se priver de la présence lumineuse de Cécile de France et de la douceur de Vincent Macaigne.

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 20/01/2024

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