Narbonne : le Collectif Biterrois et Narbonnais de soutien aux Écureuils manifeste et adresse une lettre à Carole Delga

Hier matin, lundi 26 février, des membres du Collectif Biterrois et Narbonnais de soutien aux Écureuils se sont rassemblés à Narbonne devant la maison de la Région, pour manifester leur opposition à la construction de l’autoroute A 69 et leur soutien aux actions qui se déroulent actuellement sur le terrain. A cette occasion ils ont diffusé une lettre ouverte adressée à Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, dont nous publions le fac-simile.

La rédaction du Clairon

 

Le collectif de soutien devant la maison de la Région (Photo PC)

 

Lettre adressée à Carole Delga (fac simile)

 

À  Madame Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie.

 

Madame la Présidente

Nous vous demandons par ce courrier de prendre position contre la construction de l’autoroute A69, et de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour faire arrêter immédiatement les travaux en cours.

Nous vous demandons d’intervenir auprès de l’État pour que cesse immédiatement la mise en danger des gens qui, sur placent s’opposent à ce projet destructeur du vivant. En effet, les différents lieux de résistance au projet de l’A69 subissent un déploiement militaire disproportionné depuis des semaines, dont le seul but est d’instaurer la terreur par un harcèlement quotidien : privation de sommeil, surcharge sensorielle, privation en eau et nourriture, intrusion violente sur terrain privé sans mandat, blessures physiques, insultes et provocations sexistes et homophobes, arrestations, procédures judiciaires abusives. Pourtant, la résistance continue au sol et dans les arbres. Face aux blindés, aux gaz, aux grenades, aux LBD, aux drones, aux matraques, la résistance continue. Depuis un an désormais, la lutte ne cesse de s’étendre le long du tracé.

Face à cette violence, les occupants affirment haut et fort leur désir d’en finir avec les projets qui ne servent les intérêts que de quelques-uns, en détruisant ce qui nous appartient à tous : le Vivant. Ce n’est pas un vain mot, ni une expression toute faite. Le Vivant, c’est le monde, et nous en sommes, vous et nous. Entre Castres et Toulouse, ce sont des terres habitées par des êtres vivants, pour certaines cultivées par des êtres humains, pour d’autres habitées depuis longtemps avant nous par d’autres êtres vivants qui ignorent tout de vos projets destructeurs, qui ignorent tout de leur mort programmée, dont nous vous tiendrons pour responsable, vous et tous les promoteurs du projet, si vous n’intervenez pas pour arrêter immédiatement les travaux.

En ces temps de colère paysanne, les opposants se battent contre la bétonisation de terres agricoles et l’expropriation de paysan.ne.s. Ils se battent donc pour une façon de vivre et dans ce cas précis, une façon de se nourrir. Nous savons quel monde créent les autoroutes dans leur sillage. Nous ne voulons ni exporter nos produits en Chine ni voir se déverser encore plus de légumes d’Espagne et d’agneau néozélandais.

Tout semble mis en œuvre par l’État pour que le mouvement s’essouffle. Soyez certaine qu’il ne fait que croître, s’étendre, se densifier, se composer et s’agréger. Le printemps est là, ne le sentez-vous pas ? Madame Delga, ne voyez-vous pas les écureuil.es se multiplier ?  Sur 54 km expropriés, à travers les vallées du Girou et de l’Agout, la terre n’est pas bitumée, nous nous la réapproprions d’ores et déjà, collectivement, mètre par mètre. Et nous continuerons. Nous sommes le futur qui s’invente. Face aux forces de la destruction, nous construisons des communs et semons des alternatives. Nous sommes multiples, fort.es d’une convergence vaste et dynamique, locale et paysanne, nationale et internationale. Nous créons un îlot de plus dans l’archipel des zones d’expérimentation, de défense et de soin, pour préparer un futur libéré de toutes les dominations qui nous ont amené à nier le vivant, à empoisonner les sources, la terre et l’air pour construire une route de trop. Nous construisons une terre d’espoir et d’imaginaire.

Nous demandons un moratoire immédiat sur ce projet d’autoroute. Il est temps que les oppositions démocratiques soient entendues, que les recours juridiques soient traités sérieusement. Face à un déni évident de démocratie et de justice, nous croyons qu’il est temps de construire de plus belles façons de vivre. Nous croyons qu’il est temps de reprendre et de défendre les terres. Nous appelons tous les écureuils d’Occitanie à interpeller la présidente de Région, l’État et ses représentants, les entreprises écocidaires et à exprimer leur colère sous la forme que chacun jugera appropriée.

                                          Collectif Biterrois et Narbonnais de soutien aux Écureuils.

 

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Publié par La Rédaction du Clairon de l'Atax

4 commentaires

BURGER Catherine

On est très en colère contre la Présidente Delga, contre le Président Macron qui s’obstinent depuis tant de mois à soutenir un projet archaïque, obsolète, anti-écologique, anti-agriculture raisonnée, anti-démocratique, liste à compléter…
Craignent-ils de devoir payer des indemnités comme celles réclamées par Vinci pour l’abandon du projet d’aéroport de Nantes ?

Merci de votre commentaire

Bonjour,
Tous vos arguments sont justes,
Je soutiens
Et 1 ecureuil en plus !

Merci de votre soutien …Cordialement pour le Clairon H.Reys

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