Au festival de théâtre de Ségure à Tuchan : LES DERNIERS JOURS D’AGATHA VON BRAUN

Le festival de théâtre de Ségure bat son plein à Tuchan. Dans une série d’articles, le “Clairon” relaye les critiques des différents spectacles publiées par Véronique Blin.

La rédaction

Ultime agenda.

Des feuilles de calendrier arrachés jonchant le sol au dos d’un paravent déjà meurtri, ainsi que des feuilles mortes s’échappant du plafond, annonçant un automne précoce constitue le décor de cette maison sans doute superbe autre fois, mais désormais envahi par un lierre grimpant préfigurant cimetière, tout est mourant dans ce lieu a commencé par la maîtresse des lieux, Agatha, qui ne comprend pas pourquoi son calendrier s’arrête le 14 novembre.

Photo de Christian Haerig

Ainsi décrit, le spectacle peut sembler morbide ; il n’en est rien…
Car c’est bien à une comédie que nous invite Francesca Lo Bue ils sont partenaires Joachin Nicolas Cozzetti, alias Archiboldo, majordome muet animé de mouvements étonnants, d’une gestuelle à pleurer de rire. D’autant plus qu’elle devient contagieuse.
Mi reptile rasant le sol, mi pantin désarticulé, ils nous offrent ensemble un ballet ahurissant, proche du contorsionnisme.

Photo de Christian Haerig

Attentif et précautionneux, ce serviteur zélé passe ses journées à servir à Agatha sur une petite table où trône une plante desséchée en phase terminale, des tasses de thé identiques et blanches, tout en balayant les feuilles mortes tombées du ciel.

« Je veux faire un tour de gondole ». Il n’y aura ni Venise, ni gondole, mais un joli tour de manège dansant.
« Archiboldo, allons chercher de la Barba papa ». C’est ce qui s’appelle retomber en enfance, avant de mourir… en beauté !
Même la plante a changé : de moribonde, elle éclate de santé !

Photo de Christian Haerig

Cette bluette italienne romantico–satirique délicieuse, que les deux comparses traversent allègrement, nous emmène dans cet univers ténu entre la naissance et la mort, deux extrêmes inéluctable pour tout être humain (du moins encore aujourd’hui…, avant que l’IA ne fasse tout à notre place…), parcours de vie pouvant s’interrompre à tout moment, certes, mais sans doute pas sous les ordres d’un calendrier qui aurait soudainement décidé de perdre ses feuilles…

Photo de Christian Haerig

Mais la complicité grandissante entre ces deux partenaires dont on comprend peu à peu que le sentiment amoureux croissant entre eux « balayer » à son tour la mort qui rôde, va changer la donne pour notre plus grand bonheur.

Photo de Christian Haerig

Véronique Blin

 

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Publié par La Rédaction du Clairon de l'Atax

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