A golden future Marine, Donald, Bruno (image IA)
Non Marine Le Pen n’est pas hors course pour les prochaines présidentielles ! La classe politique de notre pays, quasiment tous bords confondus, n’a pas apprécié cette histoire d’inéligibilité qui la disqualifierait pour candidater en 2027. Même si la cour d’appel de Paris, qui pour l’occasion a fait diligence, confirmait son inéligibilité, il serait encore possible de la remettre en selle par la promulgation d’une loi ″ad hoc″ : le brave Ciotti patron de l’Union des droites pour la République (ndlr : c’est creux mais ça sonne bien) est prêt à s’y mettre. Compte tenu des réactions précitées de la classe politique, il ne serait pas impossible que le vote d’un tel projet de loi trouve une majorité confortable. La route serait alors ouverte pour Marine. Trump y est bien arrivé en traînant des casseroles judiciaires bien plus lourdes, alors pourquoi pas elle ?
En France l’élection à la présidence de la République se fait au suffrage universel, voyons donc l’état de l’opinion. Un sondage fait par le CEVIPOF (1) en février 2025 nous en donne une idée.
- 74 % des Français déclarent ne pas avoir confiance dans la politique, un niveau très élevé comparé à l’Allemagne (53 %), l’Italie (61 %) et les Pays-Bas (57 %).
- 39% des sondés éprouvent de la méfiance envers la politique, 33% du dégoût, 9% de l’ennui, 4% de la peur.
- 58% déclarent s’intéresser à la politique, mais 89% estiment que les responsables politiques « ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux »
- 71 % des Français estiment que la démocratie fonctionne mal
- 74 % considèrent les élus comme corrompus
- Seuls 23 % font confiance au gouvernement, 24 % à l’Assemblée nationale, 26 % à l’institution présidentielle, et 29 % au Parlement européen: la confiance dans les institutions politiques reste faible
- Seuls 32 % des Français déclarent avoir confiance dans la justice, un niveau de confiance inférieur à celui accordé à la police (60 %), à l’armée (77 %)
- La confiance en la justice se situe juste au-dessus des partis politiques (16 %) et du gouvernement (23 %)
On n’est pas si loin des résultats des sondages USA précédant les élections présidentielles de novembre 2024 qui ont porté Trump au pouvoir.
Justement, cerise sur le gâteau, le sondage CEVIPOF révèle que 42% des sondés (ce qui renvoie à une part significative de la population française) : « partagent des opinions ou des attitudes proches de celles qui ont permis l’émergence de Donald Trump »,
Après toutes ces indications d’un climat favorable aux idées d’extrême droite, on pourrait dire : « Bingo Marine ! Tu encore toutes tes chances, soutenue par Donald et JD Vance», mais pas si sûr…
Voici qu’apparaît dans la course au présidentielles, un nouveau personnage. Rien ne saurait arrêter son irrésistible ascension : il s’appelle Bruno Retailleau.
Retenons bien ce nom, il vient de se faire élire président du LR : un ″particule″ qui connut jadis son heure de gloire, mais qui a l’arrogante ambition de revenir aux affaires. Retailleau est déjà ministre de l’intérieur, ce qui constitue un avantage sur Marine qui n’a jamais occupé de fonctions gouvernementales. Comme ministre de l’Intérieur c’est le patron de la police, il a accès à plein de manettes, il s’occupe aussi des collectivités locales et il aboie très fort contre les étrangers en situation irrégulière, vaste sujet qui le rend très populaire dans le petit peuple de droite et chez tous ceux « qui ne font pas de politique, mais qui pensent qu’il faudrait un bon coup de balai ».
Catholique, bien peigné et en costume, il serait un bon candidat, susceptible de fédérer l’extrême droite et l’ultra-droite, au sein d’une gouvernance musclée qui achèverait la destruction de l’État providence et pomperait l’épargne des petits Français pour la plus grande gloire de quelques ultra-riches…
Même modernisée, c’est toujours la même sale bête brune. Un brouillard fasciste flotte sur la France, saurons-nous trouver le chemin d’une renaissance démocratique ?
Hubert Reys pour le Clairon de l’Atax le 22/05/2025
Notes
- Centre de recherches politiques de Sciences Po, c’est un laboratoire de référence en science politique rattaché à Sciences Po Paris et au CNRS[↩]
Trio de choc en effet, dont les gesticulations ne manquent pas d’inquiéter.
Verra-t-on les Français réagir enfin ou se résigner à la soumission ?
Les paris sont ouverts