La planète bleue et sa lune (image Arek Socha de Pixabay)
En détournant le slogan de campagne de Donald Trump, Emmanuel Macron s’était assuré un succès énorme sur les réseaux sociaux. « Le climat doit être au cœur du projet national et européen » avait-il dit.
On y croyait presque.
Mais que s’est-il réellement passé ces dernières années ?
On sait le sabotage de la loi climat par les Lobbies et le gouvernement, et les propositions avortées de la convention citoyenne qui avait pourtant prévu un ensemble de mesures cohérent et complet. Ces mêmes Lobbies avaient aussi poussé à la démission Nicolas Hulot, alors ministre de la transition écologique.
Le 15 décembre 2021, notre président dressait son bilan pendant 2h sur tf1, et ni lui ni les journalistes qui l’interrogeaient n’ont jugé bon de dire un mot (ou plusieurs) sur l’écologie.
Motus !!
Rappelons que la France s’était engagée, en alignement avec l’accord de Paris, à réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030.
La réalité est toute autre : le gouvernement a revu à la baisse ses ambitions pour la période 2019-2023. Le nouvel objectif est de 1,5% de réduction annuelle au lieu des 2,3% initiaux. Il s’est donc permis d’émettre davantage que prévu, pour ensuite se féliciter d’avoir réalisé ses objectifs.
Le comble !!
Rappelons aussi que suite à la pétition « l’Affaire du siècle », le tribunal administratif de Paris a pour la première fois, demandé à l’État de réparer le préjudice écologique causé par le non-respect de ses engagements.
Nous savons -grâce à plusieurs études- que le transport est le secteur le plus polluant en France, (avec 31% d’émissions de gaz à effet de serre en 2019). Il se trouve que les émissions n’ont pas baissé depuis 2008 ; or ce secteur est lié à la pollution de l’air, qui elle, cause plus de 100 000 morts prématurées par an en France.
Si certaines choses positives ont pu être réalisées par le gouvernement, beaucoup d’autres ont été largement évitées :
-La plupart des mesures sur les transports proposées par la convention citoyenne ont été écartées.
-La France n’arrêtera de vendre des véhicules Diesel qu’en 2040.
-L’interdiction de publicité pour les véhicules les plus polluants ne sera pas mise en place avant 2028.
-Le plan de relance “post covid” a octroyé 17 milliards d’aides au secteur aérien, sans aucune contrepartie sociale ou environnementale.
-12 millions de français souffrent aujourd’hui de précarité énergétique
Nous n’avons pas besoin ici d’être exhaustifs pour démontrer que le gouvernement fait l’impasse sur la transformation des secteurs les plus polluants, et que la sobriété est loin d’être une priorité. Macron aura au moins réussi à créer l’illusion qu’il agissait.
Aujourd’hui, les « générations futures », dont on parlait et parle encore sont là : c’est la nôtre. Nous y sommes, ce sont nous, les « jeunes » qui vivons d’ores et déjà dans la catastrophe écologique.
La campagne présidentielle et les débats qui l’accompagnent dérangent profondément beaucoup d’entre nous par leur inconscience et leur irresponsabilité : les candidat.e.s sont loin de mettre l’écologie au cœur de leur programme.
Le fait qu’ils puissent passer à côté d’un problème d’une telle ampleur sans la moindre inquiétude est aberrant et prouve que nous faisons face à un réel déni climatique. (L’Espagne et le Portugal sont frappés actuellement par une sécheresse précoce) et il n’y a toujours pas d’action significative à toutes les échelles, y compris dans les médias.
Et pendant ce temps que se passe-t-il ?
Vincent Bolloré, au travers de ses nombreux médias : chaines d’infos, radios, maisons d’éditions, choisit de banaliser les idées racistes et xénophobes d’un Zemmour ou d’une Pécresse, plutôt que de mettre en lumière l’urgence climatique.
Il ne fait aucun doute que l’objectif de ce milliardaire, par une stratégie médiatique calculée, n’est malheureusement pas d’informer, mais de transformer les esprits. A nous d’en être conscient et d’en faire prendre conscience.
« Je me sers des médias pour mener mon combat civilisationnel » aurait-t-il affirmé en petit comité.
Le plus grave, et ce contre quoi nous devons absolument mener notre combat, est cette banalisation ahurissante des idées réactionnaires dans les médias. A force de répéter en boucle des propos d’extrême droite, et de faire passer une idéologie pour de l’information, une partie de la population finit par les intégrer.
Un collectif « stop Bolloré » dénonce « l’empire » et « l’idéologie » du milliardaire, et rappelle que cette concentration des médias (sans précédent) est extrêmement dangereuse pour la démocratie, surtout lorsque l’on veut nous faire croire que l’immigration serait un phénomène problématique massif, et la crise écologique un simple détail.
Il serait temps enfin, de se réveiller.
Lena WAAG pour le Clairon de l’Atax le 19/02/2022
Tout est dit et juste ; le changement climatique disparaît enseveli sous les bombes russes en Ukraine mais il va nous prendre à la gorge d’ici peu de temps.
Le tout dernier rapport du GIEC ne laisse pas de place à l’optimisme mais comment faire bouger les citoyens vissés sur leurs smartphones et autres écrans