Au ciné : Dancing Pina

Allemagne, Sénégal – 1h52 – 2023-

Un film de Florian-Ziob

 

danse (Image par Tibor Janosi Mozes de Pixabay)

” Une leçon de vie “

De jeunes danseurs, au Semperoper en Allemagne et à l’Ecole des Sables près de Dakar travaillent avec d’anciens membres du Tanztheater de Wuppertal de Pina Bausch ses chorégraphies légendaires : Iphigénie en Tauride et le Sacre du Printemps.

Comment se couler dans le corps de Pina pour sentir et vibrer avec elle. Comment abandonner tout ce qu’on sait de la danse classique, contemporaine, africaine pour inventer un art nouveau et renaitre tel le papillon de la chrysalide. Comment travailler jusqu’à épuisement un humble mouvement qui paraitra si facile. Comment lâcher prise mais sans lâcher vraiment, enfin, un tout petit peu quand même !.

C’est tout un programme qui est proposé à ces jeunes danseurs accompagnés et aidés par Malou, par Dominique, par ceux qui ont dansé avec Pina et qui l’ont côtoyée pendant des années. Elle qui s’est attachée à mettre en valeur les corps, à utiliser leurs atouts mais aussi leurs failles.

Le metteur en scène met en lumière les doutes des artistes africains, comment se distancer de leur histoire africaine avec les rites, les traditions, la culture pour approcher au plus près le vocabulaire de Pina. Il met le focus sur “Sangeun” la danseuse qui tient le rôle de Iphigénie, son corps ressemble beaucoup à celui de Pina, élancé, fin, délié, il occupe l’espace, mais on sent une retenue, elle a du mal à lâcher prise.

Chaque danseur, danseuse, arrive avec ses doutes, ses craintes, ses problèmes. Gloria  a laissé son fils au Nigéria, elle a lutté contre les stéréotypes de sa mère et de ses proches sur la danse et les danseuses qui apparaissent comme des prostituées.

Et nous sommes carrément envoutés par la scène finale, car la troupe ne pourra se produire à Dakar pour cause de pandémie, c’est un coup dur pour eux qui ont tant donné et qui sont prêts.

Alors, sur le sable soigneusement ratissé sur fond de soleil couchant, les danseuses et danseurs ,silhouettes noires sur arrière plan ocre,  vont célébrer le Sacre du Printemps.

Un grand moment d’émotion.

 

Pina Bausch est allemande, elle est né en 1940 à Solingen et est morte en 2009 à Wuppertal.

Elle est danseuse et chorégraphe, elle a fondé la compagnie du Tanztheater à Wuppertal. Elle est considérée comme l’une des principales figures de la danse contemporaine et de la danse-théâtre.

Après avoir travaillé avec bon nombre de chorégraphes, elle est embauchée par le Metropolitan Opera de New York et rejoint le New American Ballet. Elle va retourner en Allemagne et en 1976, elle rompt définitivement avec les formes de danse conventionnelle et introduit le concept de Danse-théâtre ou Tanztheater comme un nouveau genre chorégraphique. L’une des caractéristiques centrale étant de se concentrer sur des sujets quotidiens en les incluant dans un contexte social.

Pina va s’attacher à l’anatomie des corps de ses danseuses et danseurs et à leurs capacités, elle sort du langage codifié de la danse classique qui impose les formes d’expression aux corps des danseurs. Elle s’imprègne de leur histoire et de leur passé. Elle dénonce la solitude dans le couple et s’attache à  définir la communication dans les rapports femmes-hommes. Elle met en évidence l’émotion qui doit transparaitre dans des petits gestes anodins. ( d’après Wikipedia).

“Elle est la chorégraphe qui a sans doute le plus marqué la seconde moitié du XXe siècle. Son influence et son aura ont même débordé  le domaine de la danse” Le Monde 1er juillet 2009

Patricia Renaud pour le Clairon de l’Atax le 15/05/2023

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Publié par La Rédaction du Clairon de l'Atax

1 commentaire

Excellente analyse de ce film magique qui m’a envoûtée, un moment rare où la musique et la danse sont à ce point fusionnelles. On ressent une vibration en soi et on quitte cette projection avec l’espoir de pouvoir assister à la représentation in situ des 2 spectacles

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