Collage rouge sur tissu grand format -Claire Chevalier-
Au levant des monts
Dans le silence de la montagne, on entend bientôt plus que le souffle du vent sur les monts effondrés.
Poème, traces fauves d’un amour sur les corps touchés.
Impression pourpre d’une ombre ; caresse du chant dans la torpeur, des jours, des nuits
Les mots jaillissent.
Danse des couleurs sur la toile
Invisible chemin tressé d’oubli.
Estampe fragile, de la vie, de la mort.
Gestes d’un au-delà
Dans le ciel lacéré.
Des pastels se déchirent à la cime des monts.
Le ciel crie soudain sa douleur
Sur la toile se tordent les jours, les nuits.
Les montagnes s’affaissent.
Malgré les guerres, hommes et femmes continuent à s’aimer.
A porter le chant.
Poussière d’air, de feu, de vie.
Poème, feuilles messagères ; chant d’un au-delà qui emporte tout sur son passage.
Les mots ravagés, la tristesse des hommes, des femmes.
Dans le silence de la montagne, on entend bientôt plus que le souffle du vent sur les monts effondrés.
Et puis plus rien du tout.
Seuls les mots du poème continuent à faire vibrer le cœur des hommes, des femmes.
A porter la parole.
Invisible, incertaine.
Les rêves des hommes, des femmes continuent à balayer la terre.
A porter le chant.
Poème, vision de silence.
Éclats d’une lueur dans le clair-obscur de nos vies.
Invisible chemin que le cœur esquisse
Terre de feu, ravagée qui s’effondre et renait sans cesse.
Tresse d’une aube
Au levant des monts effondrés.
Feuilles par-delà le silence de la montagne,
Paysages étoilés dans la nuit qui enveloppe.
Éclats d’une déchirure sur la toile ombragée de lueurs.
Le tableau de nos vies se dresse
Dans l’ombre des monts effondrés
CHEVALET IMMATÉRIEL
Mars 2024