Un poème/texte de David Wiker

Le Clairon de l’Atax a le plaisir de publier dans cette 62ème édition un nouveau poème / texte de David Wiker qui résonne comme une ode à la vie dans le chaos qui nous entoure.

La rédaction

 

(Photo David Wiker)

Embarqué sur les eaux tumultueuses d’un avenir de décombres, l’espoir parfois vacille, prêt à accepter son naufrage. Au milieu des sombres réalités approchantes, faites de disparitions, d’extinctions, de pollutions et d’exactions à quoi peut bien servir la connaissance ? 
Cette connaissance qui peut nourrir jusqu’à l’implosion nos peurs et nos colères, nos angoisses et nos chimères ? Mais aussi nos idées et nos avenirs, nos illusions et nos pensées.
Perdu sur, dans, au-dessus, à l’intérieur, d’un monde partant incontestablement à la dérive, ne serait-il pas judicieux, préférable, de faire jaillir de ce marécage de désastres à venir un peu de lumière ? Juste un peu ? De l’amour, de la lenteur, de la présence, aux choses, aux gens, à la vie, pour la vie ! 
Ne s’agit-il pas d’éteindre nos enfers intérieurs pour ne pas brûler les dernières terres encore fertiles ? 

Être en vie, êtres en vie. 

Que perds-tu en réalité ô ami ? Ne vois-tu pas les feuilles des arbres et leurs belles échappées ? N’entends-tu pas les mélodies pleines d’invitation que te joue le temps ?
Ta vie n’est qu’un souffle au milieu du vent, une goutte perdue dans l’océan. Mais ne t’attarde ni sur l’un, ni sur l’autre car tu retourneras un jour au vent et à l’océan.

Cette main qui écrit disparaîtra, cette encre qui coule s’effacera, de celui dont tu fais l’expérience il ne restera rien, rien de ce que tu vois, sens, goûte, touche ou entend. Demain, peut-être, seras-tu l’allié d’une nouvelle aube, mais rien n’est certain. Pourquoi alors si souvent t’attaches-tu à la forme ô ami ? N’as-tu réellement que ce corps qui meurt, ces pensées qui s’accumulent ou ces émotions qui te portent et t’emportent ? 

Écoute… L’entends-tu ?

Le silence. 

Dans l’immobilité de tes croyances, dans l’abîme de ton propre chaos il y a une note, fine et invincible. Une note si douce qu’elle peut panser toutes les blessures passées et à venir. Une note commune, comme une, solidaire, qui entendue une seule fois change tout.
Car dans cette mélodieuse et subtile éternité, le plomb de nos vies devient or. 

Fais silence ô ami et écoute. Mais n’attends pas, n’espère pas l’entendre, fais et sois simplement le silence. 
Fais de tout ce que tu crois être l’offrande à l’instant.
Pour qu’un jour, pourquoi pas, ce qu’il reste de toi ne se résume qu’à deux mots : la confiance

David Wiker

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Publié par La Rédaction du Clairon de l'Atax

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